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La maltraitance

La maltraitance, rien que ce mot nous met mal à l’aise. On y associe de la violence, des abus et un jeu de pouvoir.

Quand elle touche des enfants, on trouve ça insupportable.

Pourtant, nous ne la voyons pas qui se déroule sous nos yeux car de nombreux actes de maltraitance nous paraissent au final, pas si terribles, voire anodins…


La violence

La maltraitance, dans notre esprit, est systématiquement associée à la violence qu’elle soit physique ou verbale.

Bien souvent, nous pensons d’abord aux coups que reçoit un enfant, viennent ensuite les situations d’isolement comme Harry Potter dans son placard sous l’escalier puis, bien sûr, la punition.

A ce sujet, notre société a considérablement évolué puisque les coups étaient utilisés couramment à l’école, il n’y a pas si longtemps !!! Tout le monde trouvait ça normal : tu faisais une faute d’orthographe, quelques coups de règles allaient te faire rentrer les mots dans la tête …

La maltraitance physique n’a pas disparu pour autant malheureusement. Sans aller dans les extrêmes, des enfants reçoivent encore des coups et franchement qui, parmi vous qui lisez cet article, n’a pas déjà entendu « oh, j’en ai pris des baffes et des fessées, j’en suis pas mort ! » sous-entendu, « ça n’a jamais tué personne » ! (oups!)

Les conséquences, en réalité, sont considérables, sur le développement de l’enfant et le bien-être futur de l’adulte.

Dévalorisation et humiliation

Comme il est devenu officiellement interdit de frapper un enfant, la maltraitance se fait insidieuse ou plus discrète.

La dévalorisation et l’humiliation ont toujours existé bien sûr, mais peut-être que certains adultes frustrés de ne pas laisser partir leur bras ou leur pied en direction d’un enfant, laissent sortir leur colère, leur hargne, leur mal-être par leurs lèvres.

Il y a des gens qui ne parlent qu’avec des négations : « c’est pas mal », « c’est pas mauvais »…Il y a évidemment les « tu aurais pu faire attention, qu’est-ce que tu es maladroit » puis « mon enfant n’est pas copain avec l’école » ou encore « je ne sais pas ce qu’on va faire de toi », « tu es vraiment nul », « tu n’arriveras jamais à rien ».

Inutile d’aller plus loin, ces phrases, on les a tous entendues à l’école, à la maison ou lors d’activités sportives. Elles peuvent ne pas paraître bien méchantes sorties du contexte mais quand un enfant les entend tous les jours, voire plusieurs fois par jour, elles entrent profondément en lui et ancrent des croyances qui l’empêchent d’avoir confiance en lui et de réussir ses projets.

C’est la même chose avec les comportements. On peut avoir des parents tout le temps sur le dos de l’enfant, d’autres qui le laissent seul pendant des heures ou des nuits. D’autres qui ne s’en occupent pas, prétextant être trop occupés. Et puis il y a des familles où on ne parle pas, où on ignore l’autre aussi quand il nous déplaît ou nous déçoit. Le message envoyé alors c’est « tu n’existes pas ».

L’alimentation

Il y a une situation vécue par des milliers d’enfants et qui n’est pas étiquetée de maltraitance, c’est au sujet de l’alimentation, les parents sont insupportables !

« Finis ton assiette », « mange ta soupe », « tu seras privé de dessert si tu ne finis pas ta viande », etc. Vous connaissez, je suppose, vous l’avez entendu et vous pratiquez peut-être également.

Il circule de nombreuses informations que nous enregistrons comme étant la norme en matière d’alimentation, or, nous sommes tous différent et nous n’avons pas les mêmes goûts (c’est évident) mais pas les mêmes besoins non plus !!!

Donc l’idée de faire 3 repas par jour, de manger systématiquement un petit déjeuner, de manger entrée / plat /fromage / dessert, ça n’a en réalité aucun sens !

L’enfant, lui, sait de quoi il a besoin. Bien sûr, si vous avez des bonbons et des gâteaux dans le placard, il ira les chercher mais il ne se nourrira pas que de ça et il est inutile de chercher à lui faire finir ses assiettes coûte que coûte.

Il est intéressant de se questionner sur l’attitude des parents, pourquoi est-ce qu’ils forcent leurs enfants à manger comme ça ?

C’est la peur du manque (il y a eu des guerres, des famines, c’est encore dans les mémoires), la peur de la maladie, et de la mort aussi (à tel point que certaines personnes mangent comme d’habitude quand elles sont malades au lieu de laisser du repos à leur corps.)

j’ai été gavée comme une oie, je sais ce que c’est ! j’en ai gardé longtemps une relation hyper compliquée avec la nourriture mais de l’apprentissage de la nutrition, je suis allée vers l’ayurveda et l’alimentation consciente qui prônent une alimentation individuelle, personnalisée en fonction de ses besoins du moment. Évidemment, on continue de faire un repas pour toute la famille mais si l’un d’entre nous ne veut pas manger, on le respecte.

Conclusion

Je voulais faire cet article pour montrer que la maltraitance n’a pas besoin d’être hyper violente pour être douloureuse et affecter tout le reste de la vie. Elle est là dans nos vies, dans nos cuisines, dans les écoles.

L’enfant, pour se développer, a besoin en priorité de sécurité et d’amour. Lors de petites phrases dévalorisantes, de punitions ou d’exigences, l’enfant pense qu’il est nul, qu’il n’est pas aimé puisqu’il n’est pas comme ses parents voudraient qu’il soit. Jamais l’enfant ne se dira que c’est son père ou sa mère qui a un problème et qu’ils ne devraient pas lui parler comme ça.

L’enfant pense qu’il mérite d’être frappé ou dévalorisé parce que ses parents sont des piliers !

C’est pour cela qu’il pense que c’est lui qui est défaillant, c’est lui qui ne va pas et qui est nul. La confiance et l’estime volent en éclat, la confiance en l’autre aussi. Certains enfants et adultes vont s’effacer, d’autres s’imposer ou faire des « conneries ». Dans mes consultations, la plupart du temps, quand j’ai des images qui me montrent les causes d’un burn-out, d’un mal être ou d’une maladie, je me retrouve face à une scène d’enfance, c’est loin d’être anodin.

L’une des conséquences est la difficulté à être soi, à savoir ce qui est bon pour soi et à s’écouter car l’adulte et surtout le parent est le modèle : il sait ce qui est bon pour nous. D’ailleurs, il nous a répété que  c’était pour notre bien.

Alors on ne sait plus, ça ne nous a pas fait du bien, ce qu’on a vécu mais on n’ose pas aller faire autre chose avec ce qu’on sent vibrer en nous et pour beaucoup, on ne sent plus rien vibrer : tout est éteint, pour ne plus souffrir. On n’est pas mort, non, mais c’est pas terrible quand même !

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