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Accueillir, pourquoi, quoi, comment




On entend souvent qu’il est bien d’accueillir ou dit autrement d’être dans l’accueil. On parle même parfois du pouvoir de l’accueil (voir livre de Nassrine reza, Le pouvoir de l'accueil ). 

Mais concrètement, ce n’est pas forcément facile de comprendre de quoi on parle et surtout comment on fait. 

Personnellement, j’avais compris il y a longtemps le sens de tout ça, intellectuellement mais c’est plus tard que j’ai pu comprendre en profondeur notamment par l’expérience. 

 

Quoi ? 

On peut accueillir des situations qui nous énervent et qu’on voudrait changer, bref des choses qui ne nous plaisent pas, voire même qui nous rendent malheureux. Parfois, on tourne en boucle sur des situations (il m’a dit ça, elle m’a oubliée, je n’aime pas ce travail, mes voisins sont insupportables...) et cela nous met une pression considérable et...on n’en sort pas !!! Et on s’épuise. 

 

On peut accueillir les émotions. Moi, j’ai commencé par ça et ça a changé ma vie, vraiment. En plus, j’ai trouvé ça tellement simple !! 

On vit dans une société où on a du mal à exprimer nos émotions, on n’a pas appris et même on a plutôt appris à faire le contraire. On a appris à se taire, à retenir la colère et la joie, et à cacher nos larmes (j’ai mis tellement longtemps moi-même à accepter de pleurer devant les autres !) 

 

On peut aussi accueillir ses pensées parce que chez beaucoup, ça tourne en boucle et j’ai connu ça moi aussi pendant des années. C’est absolument libérateur quand ça s’arrête, on respire, on se détend et on profite. 

 

On peut aussi accueillir ses douleurs mais j’en parlerai dans l’accueil des situations. 

 


Pourquoi accueillir ? 


Je l’ai dit plus haut, ça change la vie, vraiment. 

Je peux vous avouer, que moi-même, parfois, j’ai un peu douté du bien-fondé de l’accueil et de l’intérêt mais j’ai vu à quel point ça changeait mes sensations, mes pensées, mes émotions et donc mon quotidien, rien que ça ! 


Tout le monde connaît la fameuse phrase “tout ce à quoi tu résistes persiste”, elle est tout à fait appropriée par rapport à ce sujet. 


Quand on accueille ses pensées, on arrête de penser sans arrêt, le mental se repose. On arrête de ruminer mais aussi d’anticiper. Donc on vit beaucoup plus dans le présent et il y a beaucoup moins d’angoisse ou d’anxiété. On dort mieux aussi !! 

Honnêtement, comme je l’ai dit, j’avais des pensées en permanence, j’étais très forte pour anticiper toute situation, je réfléchissais, analysais, rejouais le passé et c’était épuisant.


Quand ça s’arrête et qu’une pensée arrive puis bien plus tard une autre, sans rumination, sans stress, c’est une délivrance. On est plus détendu, plus confiant et on prend plus facilement des décisions. 


C’est donc par l’accueil de mes émotions que j’ai commencé et moi, j’avais des grosses émotions. Quand j’étais triste, c’était la fin du monde, je pouvais aussi être très en colère, je faisais des yoyo et c’était évidemment aussi épuisant pour moi et mon entourage. Je ne savais pas ce qu’il m’arrivait, bien souvent et les autres encore moins ! 

Pas facile au niveau relationnel et le quotidien est terriblement difficile quand on subit ses émotions tout le temps et qu’elles déboulent version XXL sans prévenir. 

Avec l’accueil, tout s’est apaisé. Oui, je sais, ça a l’air magique comme ça mais c’est magique, c’est comme ça que je le ressens ! 

Je ne vais plus dans les extrêmes, je ne subis plus et, en plus, quand j’ai de grosses émotions, je sais quoi faire pour les accompagner. 

 

Pour les situations, c’est un peu différent car souvent on s’accroche totalement en ruminant ‘faut que ça change, faut que je lui dise, faut que je parte...' et on n’a pas envie de lâcher. 

Dans les autres cas, on a envie que ça change, on n'a plus envie de subir nos émotions ni nos pensées en boucle. 

Mais pour les situations, c’est la situation qu’on veut voir changer et donc on s’accroche à ce qu’on croit devoir faire ou à ce qu’on se raconte pour que la situation change. A aucun moment, on se dit “tiens, et si je lâchais l’affaire, si j’acceptais ce qui est ?” 

Donc, moi je m’accrochais aussi en espérant que certaines situations changent ou que je trouve des solutions. 


C’est tout l’inverse qu’il faut faire 

1ere conséquence : on se relâche, le corps se relâche, des douleurs disparaissent, on dort mieux, on se repose, on se sent mieux forcément. 

Et autour de nous, tout change aussi puisque nous sommes plus détendus, nos relations le sont aussi. 

 

Accueillir permet aussi d’arrêter de se focaliser sur le désagréable pour laisser de la place à autre chose plus cool. 

Donc je me répète, accueillir change la vie, change notre quotidien, nos sensations, nos envies, notre sommeil, nos relations... 

 


Comment ? 


  • Pour les émotions, la méthode qui a le mieux marché pour moi est ultra simple !!!!! 

Elle est issue de Nassrine Reza dont j'ai cité un des livres plus haut.  

À chaque fois que vous avez une émotion, vous faites comme si c’était un ami qui frappait à la porte et vous lui dites bonjour et ensuite on lui dit, "chère colère (tristesse, peur, etc,) j’accepte que tu sois là en moi maintenant et je te fais toute la place dont tu as besoin pour exister” 

Et hop, comme elle a été entendue et reconnue, elle s’en va. Parfois, on a quelques larmes parce qu’on reconnaît ce qu’on ressent, on se relâche, on relâche la pression, l’obligation inconsciente de tout garder en soi. 

 

Une autre méthode consiste à observer les sensations dans le corps lorsqu’il y a l’émotion et on exprime ensuite par le corps à travers des mouvements. (c'est ce que nous faisons à travers les séances de la Voix du corps qui travaille aussi sur les situations)

 

La première méthode nécessite de reconnaître l’émotion et donc de se connaître et de s’écouter, c’est un entraînement. Mais si vous n’êtes pas sûre de l’émotion qui se présente, peu importe si vous vous trompez, il y aura un relâchement de toute façon et vous apprendrez à vous écouter et à ressentir, ce qui est une clé importante.

La deuxième nécessite de pouvoir ressentir et de se laisser exprimer surtout par le corps. Souvent, les gens se sentent idiots quand ils le font et ont du mal à se relâcher vraiment. 

Ces 2 méthodes peuvent s’apprendre facilement en séance et ce sont des outils que vous aurez à vie.  

Vous les utiliserez beaucoup au début et de moins ne moins souvent car vous aurez moins d’émotions, elles seront aussi moins intenses. 

La première prend quelques secondes, la deuxième quelques minutes. Et si vous avez beaucoup d’émotions, vous pouvez intégrer la deuxième dans une routine quotidienne, résultat incroyable garanti !!! 

 

  • Pour les pensées, on peut faire la même chose.

C’est à dire, leur dire bonjour, "oh je te connais toi, tu viens souvent me voir" et hop, elle s’en va. On peut aussi lui dire, " je t’ai entendu, c’est bon, tu peux partir" et au bout d’un moment, c’est plus calme. Je ne vous cache pas qu’au début, ça peut être difficile si on a des pensées tout le temps mais il faut persister. 

 

Pour moi, ce qui a très bien marché, c’est la méditation mais ça ne convient pas à tout le monde et ce n’est pas forcément facile quand on pratique seul mais c’est vraiment la pratique qui m’a permis de prendre du recul et d’installer le calme. 


Vous avez aussi un outil que j’aime bien, c’est la boite à poison (ou à pensées) : 



Vous prenez une boite sur laquelle vous écrivez boite à poison et dès que vous avez une pensée qui vous embête, une de celles qui reviennent en boucle, vous l’écrivez sur un morceau de papier que vous pliez en 4, 8, 12 comme vous voulez et vous mettez le papier dans la boite. 

Au bout d’un moment, vous pourrez constater que cette pensée a disparu de votre tête. Moi, je n’y croyais pas trop, j’ai été bluffée. 

 

  • Pour les situations, c’est plus difficile.

Mais les conseils donnés pour les émotions et les pensées seront bénéfiques également pour ça puisque vous serez plus calme, plus détendu, avec plus de recul. 

Le truc qui change tout, c’est de lâcher. Ce n’est pas toujours possible pour toutes les situations ni souhaitables d’ailleurs quand il y a de la souffrance mais parfois la souffrance vient de cette focalisation sur la situation. 


Je vais donner un exemple : 

Je vis dans un endroit qui ne me plait pas mais mon mari ne voulait pas déménager.

Pour moi, pendant longtemps, ça a été une obsession, je me sentais très mal et il me semblait que je devais partir absolument. 

Au bout d’un moment, on a commencé à chercher des maisons, on a cherché dans différentes régions, on a envisagé différentes choses mais soit on ne trouvait pas, soit la maison nous passait sous le nez. Bref, rien ne changeait. 

Moi, je restais bloquée sur l’idée qu’il fallait que je déménage à tout prix. Je ne pensais qu’à ça même à certaines périodes et j’étais très mal de voir que ce n’était pas ce qu’il se passait.  

Comme rien ne changeait depuis longtemps, comme je ne savais plus quoi faire et que j’en souffrais, de fatigue, un jour, j’ai lâché, j’ai laissé tomber. Et je me suis dit “ok, puisque je ne peux rien changer, j’arrête de me battre ou de me focaliser là-dessus. Ça ne sert à rien. Peut-être que plus tard, je pourrais déménager.” 

Résultat, je me suis détendue, mon corps s’est relâché, des douleurs sont parties au passage, j’ai arrêté d’être déprimée et j’ai même pu apprécier d’être là où j’étais. Je me suis autorisée à voir ce qui était bien à cet endroit, dans cette maison, dans cette vie.  


  • Pour les douleurs,

comme j'en ai eu beaucoup suite à une chute, j'ai expérimenté l'accueil. Il y a même des personnes qui vous conseillent de méditer en portant votre attention sur la douleur.

Franchement, je médite depuis longtemps et j'aime ça mais là, j'ai trouvé l'idée et l'expérience pas du tout intéressante. ça peut marcher avec de petites douleurs mais sinon, on ne pense plus qu'à ça, on ne ressent que ça, c'est horrible.

Par contre, accueillir ses émotions et ses pensées atténuent les douleurs qui sont créées par les tensions induits par le trop plein d'idées, de ruminations ou de yoyo émotionnel.

Une autre méthode fonctionne bien et se révèle agréable, c'est de porter son attention sur un endroit de son corps où il n'y a aucune douleur, il y en a forcément une !

On observe cet endroit détendu, on respire comme si c'était cet endroit qui respirait puis on peut faire des allers-retours en portant son attention sur notre douleur puis sur cet endroit relâché.

Petit à petit, la douleur est moins présente et moins forte. On peut refaire cet exercice tous les jours pour avoir des résultats.

Un livre à découvrir : Se libérer de la douleur de Peter Levine et Maggie Phillips.


Je ne vous conseille pas de tout faire en même temps sinon vous allez laisser tomber très vite.

Choisissez ce que vous voulez changer et portez votre attention dessus en choisissant une approche ou en vous faisant accompagner si vous avez peur de ne pas y arriver mais encore une fois, certaines de ces pratiques ne nécessitent que quelques minutes chaque jour pour obtenir de réels changements qui s'installent dans la durée, ça vaut vraiment la peine de s'y mettre.

 

 

 

 

 
 
 

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